Que veux-je? Que suis-je? Que demander à la nature? . . . Toute cause est invisible, toute fin trompeuse;
toute forme change, toute durée s'épuise: . . . je sens, j'existe pour me consumer en désirs
indomptables, pour m'abreuver de la séduction d'une monde fantastique, pour rester atterré de sa
voluptueuse erreur.
Étienne Pivert de Senancour - Obermann - Lettre 63
Indicible sensibilité, charme et tourment de nos vaines années; vaste conscience d'une nature partout
accablante et partout impénétrable, passion universelle, indifférence, sagesse avancée, voluptueux
abandon; tout ce qu'un cœur mortel peut contenir de besoins et d'ennuis profonds, j'ai tout senti, tout
éprouvé dans cette nuit mémorable. J'ai fait un pas sinistre vers l'âge d'affaiblissement; j'ai dévoré dix
années de ma vie.
Étienne Pivert de Senancour - Obermann - Lettre 4
Could I embody and unbosom now
That which is most within me, — could I wreak
My thoughts upon expression, and thus throw
Soul, heart, mind, passions, feelings, strong or weak,
All that I would have sought, and all I seek,
Bear, know, feel, and yet breathe — into one word,
And that one work were lightning, I would speak;
But as it is, I live and die unheard,
With a most voiceless thought, sheathing it as a sword.
Lord Byron - Childe Harold's Pilgrimage - Canto 3, Verse 97